Conséquences de l’Occupation : 1ère partie : maisons et terres agricoles.

Rédigé par Reine

Depuis les accords d’Oslo II (1995) la Cisjordanie est divisée en 3 zones : zone A sous contrôle palestinien, 18% du territoire, zone B sous contrôle conjoint des 2 pays, la sécurité étant dévolue à Israël, 22% du territoire, zone C sous contrôle israélien, 60% du territoire. En-dehors de la Cisjordanie, le statut de l’est de Jérusalem est particulier : 12 faubourgs ont été annexés à l’est de ligne verte depuis 1967. Pour y vivre, les Palestiniens musulmans ou chrétiens doivent obtenir un permis de résident qui est révocable en cas d’installation, même temporaire, en Cisjordanie ou dans un autre pays, en cas de voyage à l’étranger ou de mariage avec un non-résident. On estime à 11000 le nombre de Palestiniens qui ont perdu le droit de résider à Jérusalem-Est depuis 1996. Les permis de construire sont très difficiles à obtenir, d’où des constructions souvent illégales qui sont aussitôt détruites par l’armée israélienne. Actuellement, dans cette zone, 33% du territoire exproprié (perte de statut de résidence, démolition de maisons, terres agricoles annexées par Israël) est réservé aux colonies juives de peuplement et 13% est réservé au développement des habitats palestiniens.
D’après le rapport de l’Unesco de 2012, le gouvernement israélien a prévu un plan d’ensemble pour Jérusalem à l’horizon 2030 : 70% du territoire pour les Israéliens juifs, 30% pour les Palestiniens.

En Cisjordanie on démolit des maisons, parfois des villages entiers pour « besoins publics » ou « besoins militaires » israéliens, ce qui provoque des expulsions de populations. Les besoins publics recouvrent l’installation et l’extension de colonies juives (par exemple l’ intensification de la colonisation pour étendre Maaleh Adumim, colonie juive, à l’ouest vers le Mont Scopus, à l’est vers la Cisjordanie ). Des zones de tir pour « besoins militaires » sont également installées en Cisjordanie : par exemple une loi de septembre 2013 prévoit d’expulser 8 villages palestiniens (1000 personnes) au sud-est de Hébron pour y établir la zone militaire 918.

D’après le rapport d’Amnesty international de 2013, et le site de l’ONG israélienne ICAHD, 697 structures diverses ont été démolies en 2013 en Cisjordanie: maisons, citernes, hangars en plus de très nombreuses tentes de Bédouins. Et selon l’ICAHD il y a déjà eu 147 maisons démolies et 286 Palestiniens déplacés en 2014.

L’Occupation a aussi des effets très négatifs sur la culture des terres agricoles : l’accès à l’eau est difficile, le Mur de séparation a morcelé de nombreux terrains et les attentes aux chekpoints rendent souvent difficile le travail de l’agriculteur qui doit passer de l’autre côté pour cultiver ses champs. D’où de nombreuses terres en jachère annexées en vertu d’une loi israélienne récupérée d’une loi ottomane : toute terre en jachère pendant 3 ans et toute terre non enregistrée depuis 10 ans est annexée par l’état hébreu (loi sur les Absents datant de 1948 et loi sur l’acquisition des terres de 1953 qui sont toujours en vigueur).

On peut donc facilement imaginer les conséquences de ces démolitions, expulsions, démembrement de terres sur la vie psychologique et économique de ces Territoires.
Que deviennent les expulsés? Ils se replient sur les collines avoisinantes dans des campements, autour de leurs anciens villages et terres remplacés par les colonies.Quant aux agriculteurs qui étaient un pilier de l’économie palestinienne, ils abandonnent une activité rendue impossible et se louent comme ouvriers avec des salaires très bas à des exploitations agricoles ou à d’autres types d’entreprises israéliennes établies en Cisjordanie.

Un rappel d’ordre démographique : à Jérusalem-Est vivent 200 000 Israéliens juifs et 260 000 résidents palestiniens (musulmans et chrétiens).
Dans les 3 zones de Cisjordanie vivent 2,6 millions de Palestiniens. Dans la zone C, il y a 200 000 Palestiniens (soit 5,8% des Palestiniens) et 310 000 colons juifs israéliens qui occupent 63% de la zone C dans 123 colonies reconnues par Israël, 100 « outposts » non reconnus mais tolérés par Israël.

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