Rédigé par Marianne
Après l’échec des négociations israélo-palestiniennes sous la houlette des États-Unis, sans véritable surprise, la guerre a repris cet été : assassinat de trois jeunes Israéliens, réaction du gouvernement israélien dans les territoires occupés avec arrestations de quatre cent Palestiniens et morts de plusieurs civils, assassinat d’un jeune Palestinien de Jérusalem Est dans des conditions épouvantables, à nouveau des tirs de roquettes du Hamas…
Comme en 2009 et en 2012, pour la troisième fois, et de façon encore plus massive, Israël a déclenché un déluge de bombes sur Gaza et est intervenu au sol, faisant plus de deux mille morts parmi les habitants de Gaza, des milliers de blessés, détruisant des centaines d’habitations, des écoles, des hôpitaux.
Et des ministres du gouvernement de Netanyahou, soutenus par une partie de l’opinion publique israélienne, en demandaient encore plus !
Lancées de Gaza sur des cibles civiles israéliennes, des milliers de roquettes majoritairement détruites par la défense israélienne et des obus de mortier ont obligé les habitants, principalement ceux des régions situées au Sud d’Israël, à se réfugier, de jour ou de nuit, dans les abris. Il y a eu plusieurs morts et blessés civils.
L’incursion terrestre israélienne dans Gaza, elle, a entrainé la mort de plus de soixante soldats israéliens et fait de nombreux blessés.
En France même, un amalgame redoutable entre politique israélienne, Israéliens, Juifs, attisé par des groupes irresponsables, a fait ressurgir des propos et violences antisémites : à Sarcelles en particulier, des commerces identifiés comme juifs ont été brûlés et détruits.
Après l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006, la tuerie perpétrée dans l’école juive de Toulouse en mars 2012 et l’attentat au Musée Juif de Belgique en mai dernier, cela est très inquiétant et ne peut que réactiver des peurs anciennes parmi les Juifs de France.
En même temps, on aimerait une prise de recul des citoyens juifs de France, et en particulier des institutions qu’elles soient laïques ou religieuses, par rapport à la politique du gouvernement israélien. Qu’on cesse, par exemple, ce mélange entre des cérémonies religieuses ou du souvenir de la Shoah et un soutien systématique à la politique israélienne. Ce qui se fait trop souvent, comme j’ai pu le constater lors de la cérémonie en mémoire des déportés du convoi n°77, organisé par Serge Klarsfeld le 31 juillet dernier.
Pour que les drames générés par ce énième conflit entre Gaza et Israël ne se reproduisent plus, il faut qu’il y ait enfin une véritable volonté, de la part d’Israël, de voir aboutir des négociations. Si l’on en juge par ce qui s’est passé jusqu’à présent, cela nécessite de fortes pressions de la part des États-Unis, de l’Europe et des États du Proche-Orient, en particulier des sanctions économiques contre toute utilisation des territoires occupés comme territoire à part entière d’Israël.
Et surtout au-delà de la question de Gaza, c’est l’ensemble de la question palestinienne qui doit être abordée, avec l’Autorité palestinienne, avec la volonté d’aboutir à un État palestinien viable au côté d’Israël. Le moins que l’on puisse dire c’est que malgré la ténacité et le courage de celles et ceux des citoyens israéliens qui continuent à peser en ce sens, on ne voit pas cette volonté à l’œuvre au sein du gouvernement israélien actuel !