Partager la publication "Pour savoir de quoi on parle : Palestine/Israël 1918-2023 (dates, faits, cartes)"
Domination britannique : 1918-1947
1919 : accord Fayçal (fils du Cheikh de la Mecque Hussein, futur roi de Syrie et d’Irak)/Weizmann (homme politique anglais, sioniste) qui prévoit un Foyer pour les Juifs (Yishouv) et une nation arabe d’un seul tenant au Proche et Moyen Orient. Accord trahi par la conférence de san Remo
1919-1923 : troisième alyah* 35 000 personnes d’Europe de l’Est à tendance socialiste
1920 : conférence de San Remo qui répartit les provinces arabes de l’empire ottoman
entre l’Angleterre et la France
Application de la déclaration Balfour.
Création des premières institutions juives : Conseil national, Histadrout*, Hagannah*
1921 : affrontements Juifs/Arabes. Les mouvements arabes palestiniens refusent l’établissement d’un Foyer juif.
1922 : l’émirat de Transjordanie (1921-1946) devient protectorat autonome britannique
Livre blanc* de Churchill sur la Palestine
Palestine devient mandat britannique par la SDN
1924-1928 : quatrième alyah* de Juifs polonais principalement, chassés par les mesures économiques anti-juives et la conscription. Plus religieux, ils s’installent dans les villes pour faire du commerce
1925 : Jabotinsky fonde le mouvement révisionniste*
1928 : incidents entre Juifs et Arabes près du Mur des lamentations
1929-1939 : cinquième alyah* 180 000 personnent affluent d’Europe centrale et orientale ainsi que d’Allemagne et d’Autriche à partir de 1933. Ce sont des réfugiés qui fuient le nazisme et d’autres régimes autoritaires antisémites.
1929 : création de l’Agence juive*
Emeutes à Jérusalem, pogroms anti-juifs à Hébron et Safed
1930 : Second livre blanc britannique pour limiter l’achat de terres par les Juifs
1933 : accord Haavara entre le gouvernement d’Hitler et la fédération sioniste d’Allemagne sur des transferts de biens, pour favoriser l’émigation des Juifs allemands vers la Palestine (60 000 émigrants)
1935 -1939 : « grande révolte arabe » et grève générale pour arrêter l’immigration juive et la vente des terres. Mouvement soutenu par le Mufti de Jérusalem Al Hussein
Attentats arabes contre les Juifs et les Britanniques
1937 : commission Peel qui propose une partition de la Palestine entre Juifs et arabes (15% des terres aux Juifs qui sont 30% de la population). Ce projet est accepté par Ben Gourion et refusé par les Arabes
1937-1938 : attentats juifs de l’Irgoun* dirigée par Begin et attentats arabes se succèdent
1939 : troisième Livre blanc britannique pour limiter drastiquement l’immigration juive
Tension des relations entre les Juifs et les Britanniques
1941 : alliance du Mufti Al Hussein avec Hitler pour éliminer les Juifs de tous les pays arabes. Une majorité de Palestiniens arabes rejettent cette alliance
1942 : programme de Biltmore à New York par les organisations sionistes réunies pour rejeter le dernier Livre blanc et faire de la Palestine une sorte de « commonwealth juif »
1945 : fin de la guerre
Des dizaines de milliers de survivants de la Shoah, surtout d’Europe centrale et orientale, n’ayant aucun pays pour les accueillir, affluent en Palestine souvent clandestinement
Création de la Ligue arabe* au Caire
Lutte armée de la Haganah et de l’Irgoun contre les Britanniques qui attaquent des navires d’immigrants (comme Exodus) et internent les Juifs dans des camps de rétention à Haïfa ou à Chypre
1946 : indépendance de la Transjordanie
Création d’un Haut comité arabe en Palestine
22 juillet attentat de l’Irgoun contre le QG militaire britannique à Jérusalem (Hôtel King David)
Commission d’enquête anglo-américaine sur la Palestine
1947 : la Grande-Bretagne transmet le dossier palestinien à l’ONU qui propose la solution de 2 états indépendants avec Jérusalem « corpus separatum » sous contrôle international. Ce projet est accepté par l’Agence juive et refusé par le Haut Comité arabe et la Ligue arabe qui veulent un seul état bi-national, la fin de l’immigration juive et l’expulsion de 40 000 Juifs qui seraient entrés illégalement.
29 novembre : l’ONU vote la résolution 181 pour la création de deux états. Israël reçoit 55% des terres (dont 40% de désert) pour 37% de la population, la Palestine arabe 45% des terres pour 63% de la population. Les Juifs acceptent (sauf l’Irgoun), les Arabes sont contre (sauf les communistes qui suivent l’avis de l’URSS)
Emeutes anti-juives en Palestine, Syrie, au Yemen (pogrom d’Aden)
1948 : 14 mai proclamation de l’état d’Israël par Ben Gourion, qui devient premier ministre (jusqu’en 1963)
15 mai-11 juin première guerre israélo-arabe à l’initiative de l’Egypte, la Syrie, l’Irak, la Jordanie puis juillet-octobre reprise du conflit contre l’Egypte
Création de l’armée (Tsahal) à partir de l’ensemble des milices juives
Victoire des Israéliens sauf dans le Néguev et en Cisjordanie
Décembre « Nakba » 730 000 Arabes palestiniens sont chassés d’Israël et s’enfuient vers Gaza, la Cisjordanie, la Syrie, le Liban et la Jordanie
1949 accords d’armistice, le Néguev échoit à Israël
Création de l’UNRWA*
1950 loi israélienne : les terres des exilés palestiniens sont redistribuées aux kibboutz
Loi du retour pour les Juifs de la diaspora
Selon les accords d’armistice de 1949, la Cisjordanie est rattachée à la Transjordanie pour former la Jordanie, la Palestine mandataire est répartie ainsi : 77% à Israël, 20% à la Jordanie (Cisjordanie), 2% à l’Egypte (Gaza) (voir carte ci-contre)
1948-1952 : Afflux de 700 000 Juifs d’Europe en majorité et de pays musulmans (Yémen, Irak, états menaçants pour eux)
1952 : monarchie égyptienne renversée par des militaires dont Nasser
1956 : nationalisation du canal de Suez par Nasser
Opérations militaires israélo-franco-anglaises dans le Sinaï
Victoire d’Israël mais fin des combats en décembre imposée par l’ONU, forces de l’ONU massées aux frontières du Sinaï
1956-1966 : nouvelle alyah de 500 000 Juifs orientaux « Mizrahim » chassés d’Egypte et du Mahgreb
1963 : retrait du premier ministre Ben Gourion de la vie politique
1964 : sommet des chefs d’états arabes au Caire, création de l’OLP*
Retrait des forces de l’ONU du Sinaï
1967 : 23 mai blocus par l’Egypte des navires israéliens dans le détroit de Tiran, mouvements de troupes de l’Egypte aux frontières d’Israël
5-10 juin guerre des Six jours contre l’Egypte, la Jordanie et la Syrie
Israël contrôle l’est de Jérusalem, le Golan, les fermes de Chebaa*, le Sinaï Gaza et la Cisjordanie.
Plan Allon premières implantations de colonies de peuplement israéliennes dans le Golan, Gaza et la vallée du Jourdain
Afflux d’immigrants juifs des USA, de la France puis d’URSS
Résolution 242 de l’ONU qui stipule principalement qu’Israël doit se retirer des territoires conquis en juin 1967
1969 : Arafat président de l’OLP prône la lutte armée contre Israël
Golda Meir première ministre d’Israël, travailliste, jusqu’en 1974 (où elle sera contrainte de démissioner suite à la guerre du kippour)
1970 : offensive militaire du gouvernement jordanien « septembre noir » contre le Fatah* et le FPLP* basés en Jordanie (milliers de morts palestiniens)
Mort de Nasser
1970-1980 : nombreux attentats de groupes armés palestiniens contre les avions d’El Al ou d’autres compagnies, dont le détournement d’un avion d’Air France vers Entebbe (Ouganda) en juillet 1976
1972 : assassinat de 11 athlètes israéliens aux JO de Munich pris en otages par le groupe armé palestinien Septembre noir
1973 : 6 octobre l’Egypte et la Syrie déclenchent la guerre de Kippour qui se termine le 25 par un cessez-le-feu demandé par l’ONU. Echec de l’Egypte et de la Syrie.
Premier choc pétrolier
Novembre sommet d’Alger, OLP unique représentante des Palestiniens
1974 : accord de désengagement israélo-égyptien
Arafat reçu à l’AG de l’ONU
1975 : guerre civile libanaise
Retrait partiel du Sinaï par Israël
1977 : première victoire de la droite israélienne, Begin premier ministre
Visite de Sadate à Jérusalem
1978 : opération Litani, intervention d’Israël au Sud Liban
Création du mouvement israélien La Paix maintenant
17 septembre accords de Camp David entre Egypte et Israël
1979 : 26 mars traité de paix qui entérine les accords de 1978
1980 : loi israélienne qui déclare Jérusalem réunifiée capitale
1981 : assassinat de Sadate
Annexion unilatérale du Golan par Israël
Attaque du Nord d’Israël par les Palestiniens du Sud Liban
1982 : implantations israéliennes du Sinaï démantelées par Sharon selon l’accord de 1979
6 juin opération militaire « paix en Galilée », siège de Beyrouth par Israël en soutien aux phalanges chrétiennes contre les Libanais palestiniens
OLP évacuée du Liban vers la Tunisie
Retrait de Beyrouth, installation de Tsahal au Sud Liban
1983 : novembre attentat par le Hezbollah du QG de l’armée israélienne à Tyr (Liban)
Affrontements interpalestiniens au Liban
1985 : retrait du Liban par Israël
Raid de l’aviation israélienne contre le QG de l’OLP à Tunis
Octobre le FPLP s’empare du navire italien Achille Lauro et tue un ressortissant juif américain
1987 : 9 décembre première « intifada » (guerre des pierres) à Gaza, puis en Cisjordanie
14 décembre création du Hamas, branche politique et armée des Frères musulmans par Yassine
1988 : Hussein de Jordanie rompt tout lien avec la Cisjordanie
Arafat accepte la résolution 242 de l’ONU (ce qui équivaut paradoxalement à une reconnaissance sous-entendue d’Israël)
1989 : Yassine arrêté à Gaza, attentats du Hamas contre Israël
1991 : première guerre du Golfe, scuds envoyés sur Israël sur l’ordre de Saddam Hussein, président d’Irak
Octobre conférence de Madrid sur la paix au Proche Orient
1992 : victoire travailliste, Rabin premier ministre
1993 : accords d’Oslo I entre Rabin et Arafat pour une reconnaissance mutuelle et les principes d’une autonomie de la Palestine pour gérer Gaza et la Cisjordanie. Ils conviennent de trouver une solution définitive dans les 5 ans : statut de la Palestine, frontières, sort des réfugiés, avenir des colonies juives.
1994 : traité de paix entre Israël et la Jordanie
Février attentat de l’israélien Baruch Goldstein contre des Musulmans palestiniens à Hebron (tombeau des Patriarches)
1995 : accords d’Oslo II la Cisjordanie est divisée en 3 zones A,B,C
5 novembre assassinat de Rabin par un extrémiste religieux israélien
Attentats du Hamas contre des civils israéliens
1996 : premier gouvernement Netanyaou opposé à la création d’un état palestinien
1997 : accord Israël/OLP : l’armée israélienne évacue la majeure partie d’Hébron (80% aux Arabes, 20% aux Juifs)
1998 : accords de Wye Plantation entre Netanyaou et Arafat qui prévoient la mise en service d’un aéroport à Gaza (effectué), une route sécurisée entre Gaza et la Cisjordanie (non faite) et l’évacuation de 30% des colonies israéliennes
1999 : Barak premier ministre, travailliste
2000 : juillet échec des négociations de Camp David II entre Barak et Arafat (et Clinton)
septembre seconde « intifada » après la visite de Sharon sur l’Esplanade des mosquées
Début de la construction du mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie
2001 : pourparlers de Taba (Egypte), rencontre très prometteuse entre Barak, Arafat et Clinton. Des avancées proches de la résolution 242 sont proposées sur Jérusalem, les territoires occupés et Gaza. Mais ces propositions sont rendues caduques par l’élection de Sharon.
2002 : feuille de route de George Bush pour une paix au Proche Orient qui prévoit la création d’un état palestinien en 2005 et la fin du terrorisme palestinien. L’ONU vote la résolution 1397 « perspective de deux états aux frontières sûres ».
2004 : élimination du chef du Hamas Yassine par Israël
Mort d’Arafat
2005 : désengagement de Gaza par Israël, 7500 Juifs de 21 colonies quittent Gaza
2006 : Olmert premier ministre, Likoud
Le Hamas élu à Gaza, Haniyeh premier ministre
Incidents meurtriers à Gaza entre le Hamas élu et l’OLP, Mahmoud Abbas perd le pouvoir sur Gaza et s’installe en Cisjordanie
Enlèvement du caporal Shalit au kibboutz de Kerem Shalom par le Hamas, en réaction opération militaire « Pluies d’été » jusqu’en novembre à Gaza
2007 : blocus économique de Gaza, restrictions de circulation
2008 : tirs de roquettes de Gaza sur Israël, opération militaire aérienne et terrestre « Plomb durci »
2009 : second gouvernement Netanyaou
2010 : intervention meurtrière de l’armée israélienne au large de Gaza contre une flottille de militants étrangers opposés au blocus
2011 : attentats palestiniens contre des Israéliens à Itamar (Cisjordanie)
Ccessez-le-feu entre Israël et le Hamas le 22 août
2012 : novembre la Palestine état observateur non-membre de l’ONU
Juin enlèvement et assassinat de 3 jeunes israéliens près d’Hébron puis assassinat d’un jeune palestinien : émeutes et arrestation de 800 Palestiniens du Hamas
Tirs de roquettes du Hamas depuis Gaza
18 juillet opération militaire « Bordure protectrice » contre Gaza
Appel du gouvernement iranien à la destruction d’Israël
2015-2017 : « intifada des couteaux » attentats contre des civils ou des militaires israéliens
2016 : résolution 2334 de l’ONU pour rappeler Israël à l’arrêt des colonisations en Cisjordanie
2017 : Trump reconnaît « Jérusalem comme capitale éternelle d’Israël »
2018 : mars-15 mai « marches du retour » de Gazaouis à la frontière de Gaza pour commémorer l’exil de 1948 des Palestiniens
15 mai : Trump en Israël pour l’inauguration de l’ambassade des USA qu’il a transférée de Tel Aviv à Jérusalem
Juillet loi fondamentale d’Israël comme état nation du peuple juif
2020 : janvier plan de paix de Trump très favorable aux Israéliens, rejeté par les Palestiniens
Août- décembre accords d’Abraham avec les Emirats arabes unis, puis Barhreïn, puis le Soudan et enfin le Maroc
2021 : incidents dans le quartier de Cheikh Jarrah et sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem, scènes de guerre civile entre Juifs israéliens et Arabes israéliens à Lod, Yaffo, Haïfa et Akko
2022 : Août opération militaire de deux jours, « Aube naissante », contre les chefs du Jihad islamique à Gaza
Novembre sixième gouvernement Netanyaou avec des ministres d’extrême droite à des postes clefs
2023 : attentats à Jérusalem, Tel Aviv contre des civils israéliens, violences sur l’Esplanade des mosquées, raids israéliens à Naplouse et Jénine
9-13 Mai opération « Bouclier et flèche » contre le Djihad islamique à Gaza à la suite de tirs de roquettes
7 octobre des combattants du Hamas, du Djihad islamique et du FPLP traversent la frontière, et commettent le « pogrom » le plus grave depuis 1945 en massacrant près de 1200 Israéliens, en majorité des civils de tous âges, et prenant en otages 240 personnes.
A quoi répond depuis le 10 octobre l’opération militaire israélienne « Epée de feu »contre Gaza, toujours en cours.
Evolution des implantations israéliennes
Démographie en Palestine/Israël 1918-2022
en milliers
1947 : en Palestine 650 000 Juifs 1 305 000 Arabes
1950 : en Israël 1 100 000 Juifs 150 000 Arabes
2008 : 5 800 000 Juifs 1 450 000 Arabes
2023 7 145 000 Juifs (73,5%) 2 048 000 Arabes (21%) 534 000 autres minorités (5,5%)
Ces chiffres comprennent (à partir de la ligne 2008) Israël, la Cisjordanie et Jérusalem Est
Rappel : en 1880 : environ 25 000 Juifs séfarades et 460 000 Arabes musulmans et chrétiens vivent en Palestine
1918 : 97 000 Juifs et 560 000 Arabes
Evolution de l’immigration juive (statistiques fluctuantes selon les sources : un autre article suivra sur la démographie de cette région et les diverses causes des fluctuations)
1919-1923 35 000 réfugiés d’URSS, (dont les Pays baltes)
1924-1928 80 000 Polonais
1929-1939 180 000 d’Allemagne, d’Autriche, d’Europe de l’Est
1939-1948 80 000 d’Europe
1948-1952 700 000 Juifs d’Europe, Irak, Yémen
1956-1966 500 000 réfugiés majoritairement orientaux « Mizrahim »(Egypte, Mahgreb)
après 1967 nombreux Américains, Français et Russes
1991-1999 1 000 000 de Russie et des pays de l’Est
Depuis 2000 il n’y a plus d’afflux massifs, mais on note l’arrivée de nombreux Français à partir des années 2010
NOTES
Alyah : ici employé dans le sens non religieux d’immigration
Histadrout : confédération syndicale créée en 1920 à Haïfa pour favoriser l’installation des nouveaux arrivants juifs dans le Yishouv. Dirigée par Ben Gourion de 1922 à 1935. Elle renforce sa puissance jusque dans les années 1990 et concerne tous les domaines de la vie économique.
Haganah : organisation de défense sioniste de gauche, qui naît en 1920 et intègre l’armée israélienne créée en 1948. Elle défend les Juifs contre les attaques arabes, parfois avec l’appui des Britanniques. A partir de 1930, dirigée par Ben Gourion, elle monte en puissance en produisant ses propres armements et en favorisant l’immigration clandestine. Elle participe à la guerre de 1948.
Trois Livres blancs : rapports produits en 1922, 1930 et 1939 par les Britanniques pour limiter l’immigration juive en Palestine.
Vladimir Jabotinsky : (1880-1940) leader de l’aile droite sioniste, il fonde en 1914 la Légion juive pour aider les Britanniques contre les Turcs. En 1925 il crée le parti révisionniste pour un seul grand Etat de Palestine qui comprendrait la Transjordanie. Il s’oppose ainsi à la gauche sioniste de Ben Gourion et quitte l’Organisation mondiale sioniste en 1935. Ses idées sont à l’origine de la création de l’Irgoun et du Betar. Inquiet pour le sort des Juifs d’Europe, il imagine en 1936 un vaste plan d’évacuation des Juifs polonais qui n’aboutit pas.
Agence juive : bureau exécutif de l’Organisation sioniste mondiale en Palestine, créée en 1929 et dirigée au départ par Weizmann. Elle est chargée de l’immigration des Juifs en Palestine, puis en Israël.
David Ben Gourion : (1886-1973) né David Grün en Pologne, c’est la personnalité prééminente du Yishouv puis de l’état d’Israël . Il émigre en Palestine en 1906, dans des conditions très modestes. Il travaille dans les vignes avant d’entreprendre des études de droit à Istambul en 1910, date à laquelle il change son nom en Ben Gourion (fils du lion en hébreu). Loyaliste aux Turcs pendant la guerre, il finit par intégrer la Légion juive en soutien aux Britanniques en 1918. Il devient secrétaire général de la Histadrout en 1925, et a ainsi autorité sur la Haganah, défendant des positions nationalistes au sein du socialisme sioniste. En 1935 il dirige l’Agence juive. Pragmatique il se prononce pour le plan de partage Peel en 1937, mais est désavoué dans ses propres rangs. Après 1944, il devient anti-britannique et favorise l’immigration clandestine. Il rassemble toutes les organisations militaires en créant l’armée Tsahal, proclame l’indépendance de l’état d’Israël le 14 mai 1948 et opère des compromis avec les religieux ultra-orthodoxes (lettre du statu quo). Il est premier ministre jusqu’en 1963 puis démissionne et finit sa vie au kibboutz de Sde Bokker dans le Néguev où il est enterré.
Irgoun : organisation armée de la droite sioniste, proche du parti révisonniste. Elle se radicalise lors de la grande révolte arabe (1935-1939) et commet de nombreux attentats contre les Arabes. A partir de 1943 elle est dirigée par Begin et les attentats sont dirigés aussi contre les Britanniques qui, aidés par la Haganah opposée à l’Irgoun, répriment fortement l’Irgoun : prison, camps, envois en Afrique pour ses combattants. Après 1945, l’Irgoun rejointe par la Haganah, mène une lutte acharnée contre les Britanniques. En 1947 elle refuse le plan de l’ONU et continue les attentats contre les Britanniques et les Arabes (massacre de Deir Yassin en avril 1948). Elle se dissout en septembre 1948 en étant intégrée à Tsahal.
Ligue arabe : créée en 1945 au Caire par l’Egypte, l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Jordanie, le Liban, la Syrie et le Nord Yémen. Elle est membre observateur auprès de l’ONU. En 2023 elle compte 22 membres. Elle veut affirmer l’unité de la nation arabe. En 1945 elle est divisée entre ceux qui veulent coopérer avec les Britanniques (Irak, Jordanie) et ceux favorables à l’indépendance. Pendant la guerre froide un camp est proche de l’URSS (Lybie, Syrie, Egypte, Algérie) un autre des USA (Arabie, EAU, Maroc). A partir de 1948 elle s’oppose à l’existence d’Israël. Après le choc pétrolier de 1973, elle se tourne vers l’Afrique qu’elle aide grâce à la Banque arabe pour l’Afrique. Après le traité de paix entre Israël et l’Egypte en 1979, celle-ci est exclue puis réintégrée en 1989. De même la Syrie en est exclue en 2011 lors de la guerre civile, puis réintégrée en 2023. Par ses divisions nombreuses, elle a peu d’influence.
UNRWA : Unitied Nations Relief and Works Agency (for Palestine). Seule émanation de l’ONU créée en 1949 consacrée à un groupe spécifique de réfugiés. Elle vient en aide aux Palestiniens de Gaza, Cisjordanie, Jordanie, Liban, et Syrie. Elle est financée principalement par les USA et l’UE, et dans une moindre mesure, de nombreux autres pays.
Fermes de Chebaa : portion de terres de 2 km de large située entre le Liban et le Golan. Cette bande est revendiquée par le Liban et Israël.
Fatah : parti national palestinien, laïque, créé clandestinement par Arafat en 1959. Rejoint l’OLP en 1964. Au départ installé à Gaza il prône la lutte armée contre Israël et aussi contre des gouvernement arabes (Jordanie par exemple). Il se renforce après 1967 et lutte dans les territoires occupés. Après 1972 il abandonne peu à peu la lutte préférant le dialogue et la reconnaissance politique, ce qui débouche sur les accords d’Oslo en 1993. En 2006 pour la première fois il perd le pouvoir à Gaza contre le Hamas. Il maintient son pouvoir à Ramallah.
FPLP : front populaire de libération de la Palestine. Groupe marxiste-léniniste laïque fondé par Habache en 1967. Prône la lutte armée contre Israël par des détournements d’avions(1968-1972) et des attentats contre les Israéliens entre 1967 et les années 2000. Il représente la ligne dure de l’OLP. Quand Arafat se rapproche d’Israël dans les années 1990, il se rapproche des chiites d’Iran dans une rhétorique antisioniste et antisémite. Depuis 2013 ses militants soutiennent le Hamas et certains ont participé au massacre du 7 octobre.
SOURCES
Palestine, une terre, deux peuples : Dominique Perrin (Presses universitaires du Septentrion 2000)
Site wikipedia pour tous les mots mis en notes
Atlas des frontières : Bruno Tertrais et Delphine Papin (Les Arènes 2016)
Site canadien CJPMO : question de la démographie
Cairn.info : sur le nationalisme arabe
Les clés du Moyen Orient : articles d’Hervé Amiot
Je vous recommande les très bons et très nombreux documentaires à voir sur Arte replay