Les Juifs d’Italie (4) : de 1945 à aujourd’hui

Après 1945, la communauté juive italienne a perdu un cinquième de sa population, ses

Pierres d’achoppement posées à Venise en 2022 rappelant les habitants déportés

biens ont été spoliés et confisqués. Nous avons vu aussi que le passé fasciste a rapidement été enfoui sous les décombres de la guerre au nom de l ‘intérêt national (loi Taglietti de 1946) et que la spécificité de la Shoah organisée par les Allemands et les Italiens n’est pas reconnue. En effet jusque dans les années 2000, une confusion s’opère dans la mémoire collective entre déportation politique et déportation raciale, au profit des internés et déportés politiques résistants antifascistes. Aucune revendication mémorielle ne se fait de la part de la communauté, elle-même divisée sur cette question. Il faut attendre les années 1990 pour que l’opinion se réveille sur la question du génocide. Les lieux de mémoire spécifiques apparaissent à partir des années 2010 :  pierres d’achoppement à Rome en 2012, musées et mémoriaux comme le Quai 21 à Milan en 2013, ou la fondation-musée de la Shoah à Rome en 2018.
En 1945 il subsiste environ 29 400 Juifs (sur 45 millions d’habitants), dont quelques milliers venant de Lybie, d’Egypte, de Tunisie (en raison de la décolonisation et des expulsions) ou de Hongrie. On peut aussi citer le groupe de paysans de San Nicandro dans les Pouilles qui, sous la conduite d’une sorte de gourou, s’affirmèrent Juifs dès 1931 et se convertirent collectivement en 1946. Un petit nombre est resté en Italie, la majorité est partie créer un moshav*en Israël. On voit à ces chiffres qui ne cessent de décroître (27 400 en 2019 sur 59 millions d’Italiens) que la survie de la communauté est fragile.

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Les Juifs d’Italie (3) : l’ère fasciste (1922-1945)

Nous avons vu qu’au début du XXè siècle les Juifs italiens sont globalement acceptés et bien intégrés à la société. Lorsque Mussolini prend le pouvoir après sa

Mostra della Rivoluzione fascista
Affiche de propagande

marche sur Rome du 28 octobre 1922, et jusqu’en 1936, les Juifs ne sont pas ses cibles (il pourchasse dès 1922 les opposants politiques et dès 1926 les Roms). Il déclare même lors d’un discours, en 1929 : « Les Juifs sont à Rome depuis les Rois [del’Antiquité], ils étaient 50 000 sous Auguste, nous les laisserons en paix ». Margherita Sarfatti,  bourgeoise juive vénitienne, femme de lettres, critique d’art, devient la maîtresse de Mussolini dont elle favorise l’ascension et la propagande dans une revue fasciste qu’elle dirige (jusqu’en 1938, date à laquelle elle quittera l’Italie).  20% des Juifs prennent leur carte au parti fasciste, ce qui est trois fois plus que la moyenne des Italiens. Avec le recul il est facile de s’étonner et de condamner ce choix. Des banquiers financent le parti, croient en la modernité de l’homme et du régime, accompagnent les grands travaux. Ils ne voient pas arriver le danger. Pourtant dès 1930 on s’aperçoit que le racisme et l’antisémitisme sont contenus en germe dans la doctrine fasciste : nationalisme, donc rejet puis persécution des minorités; racisme colonial; italianisation à marche forcée dès 1922 des populations slaves de Slovénie ou des Autrichiens du haut Adige; théorie de « l’homme nouveau » héritier pur des anciens Romains, ce qui amène Mussolini dans un contexte particulier à durcir sa position vis-à-vis de la population juive.

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Les Juifs d’Italie (2) : du ghetto à l’émancipation (1492-1922)

Le décret de l’Alhambra de mars 1492 signé par Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille dite la Catholique, qui va forcer à la conversion ou expulser non seulement les Juifs d’Espagne et peu après du Portugal mais aussi de Naples, de la Sicile et de la Sardaigne également espagnoles, a d’énormes conséquences sur la communauté juive italienne.

1 Les paradoxes du ghetto

Ghetto de Venise
La Schola levantina Facciata

Il se produit une émigration massive de près de 20 000 Sépharades qui s’établissent soit dans les possessions ottomanes de l’Italie du sud, soit dans le Nord, à Rome et en Vénétie. En 1516 un décret du sénat de Venise assigne à résidence les Juifs dans des quartiers réservés, séparés des Chrétiens par des murs et fermés la nuit par des portes grillagées. Le premier ghetto* est créé, compromis entre l’expulsion souhaitée par les Dominicains et la liberté octroyée ailleurs par les princes de Mantoue ou de Ferrare. La plupart des grandes villes ont leur ghetto à Rome, en Toscane, à Turin etc. Dans ces quartiers les quatre communautés (italienne, ashkénaze, romaniote et sépharade) cohabitent dans des immeubles souvent élevés. Chacune garde ses traditions et son culte. Les populations, libres le jour, continuent leurs activités de commerce, d’artisanat, de banque ou de prêt (comme Shylock dans le Marchand de Venise de Shakespeare). Le ghetto apparaît comme un moindre mal par rapport aux expulsions et aux massacres dans les autres pays d’Europe. Les Italiens ne désirent pas la disparition des Juifs. Pendant trois siècles et demi la vie intellectuelle et religieuse peut tout de même s’épanouir dans des écoles renommées et des synagogues nombreuses. Comme le dit l’historien Davide Mano, « c’est

Marco Marcuola
Mariage juif à Venise (1780)

une émancipation dans le cadre d’un enfermement ». Les Juifs des ghettos se réapproprient ces espaces fermés en espaces protégés. Le ghetto devient un »Hatser »*, espace sacré de vie, de religion et de culture. Mis à part l’épisode napoléonien (1796-1815) qui sortira les Juifs du ghetto, cet enfermement dure plus ou moins jusqu’au début du Risorgimento* (1848), le ghetto romain ne sera détruit qu’ en 1870! Continuer la lecture

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Les Juifs d’Italie (1) : de l’Empire romain à 1492

On pense généralement que les Juifs italiens constitueraient un cas particulier dans la diaspora juive caractérisé par une intégration relativement harmonieuse à la société qui les entoure, dans une continuité qui étonne dans l’histoire tourmentée juive. Mais une

Dans une synagogue vénitienne à l’ère médiévale

continuité faite de déplacements, de migrations, de brassages. C’est pourquoi ils ont une histoire très complexe en dépit de leur nombre restreint (jusqu’à 50 000 personnes au maximum dans la Péninsule), du fait d’une part de leurs origines très diverses (Italiens d’origine appelés Italkim ou Bene Roma, Ashkénazes venus d’Allemagne, de France ou d’Angleterre, Sépharades venus d’Espagne, Romaniotes* des Balkans et de Grèce), d’autre part du morcellement de la Péninsule (jusqu’au Risorgimento* en 1871) où leur sort est conditionné au le pouvoir local et aux invasions (Papes, rois, princes, ducs, Républiques), enfin de l’empire colonial italien (Lybie, Dalmatie, Rhodes) et de la présence de nombreux Italiens en Tunisie. Continuer la lecture

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Un nouveau gouvernement israélien plus qu’inquiétant

« Avec un sentiment d’inquiétude, nous passons le relais au nouveau gouvernement », a déclaré le premier ministre sortant, Yaïr Lapid (centre, laïc) au moment de l’intronisation à la Knesset du nouveau gouvernement présidé par Benjamin Netanyahou, le 29 décembre dernier.

Batiment de la Knesset à Jérusalem

C’est peu dire que nous partageons largement ce point de vue et que beaucoup de choses nous inquiètent profondément dans ce nouveau gouvernement : retour comme premier ministre de Benjamin Netanyahou, allié à l’extrême-droite pour revenir au pouvoir malgré ses affaires judiciaires en cours (1) ; arrivée de ministres, dont le racisme et l’homophobie s’affichent, aux postes des Finances et de la Sécurité nationale, avec un périmètre élargi (Bezalel Smotrich (2), Itamar Ben Gvir (3)); poids important des mouvements ultra-orthodoxes au détriment des laïcs ; projet d’attaque contre la Cour suprême garante des « lois fondamentales » de l’Etat (4) ; poids important également des partisans d’une annexion des Territoires palestiniens et d’un traitement discriminatoire des Arabes d’Israël (5) ; projet de développement des implantations en Cisjordanie : « Le peuple juif a un droit exclusif et inaliénable sur la terre d’Israël. Mon gouvernement développera l’implantation partout, y compris en Judée-Samarie. », a annoncé Benjamin Netanyahou en présentant son gouvernement. Continuer la lecture

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Exposition Sam Szafran au musée de l’Orangerie (Paris) jusqu’au 16 janvier 2023

L’histoire personnelle du peintre Sam Szafran (1934-2019) peut en partie expliquer son oeuvre et les obsessions qui y sont attachées.

Hommage à Jean Clair pour son exposition « Cosmos »
2012

Né dans une famille juive polonaise, il se cache pendant la guerre après avoir échappé à la rafle du Vel d’Hiv. Son père et une grande partie de sa famille meurent dans les camps nazis. En 1948 il part avec sa mère et sa soeur à Melbourne chez un oncle très rigide qui n’hésite pas à le suspendre dans le vide à l’escalier de la maison familiale. Il est très malheureux et fugue souvent. De retour à Paris en 1951 c’est un adolescent des rues, pauvre, sans éducation, qui rejoint la bande de voyous des Lilas. Son talent pour le dessin et son goût inné pour l’art le sauvent de la délinquance. Il se met à fréquenter dès 1952 les artistes de Montparnasse dans des cafés où l’on parle yiddish, russe. Des artistes comme Zadkine, Giacometti, des peintres de l’Ecole de Paris* l’initient à l’histoire de l’art et à la littérature. Il dessine à l’atelier de la Grande Chaumière* vers 1953.  Il cherche une école, échoue à l’examen des Arts Appliqués à cause de la dictée. Il suit des cours de la ville de Paris, décore des carrosseries de vélos ou de voitures pour gagner sa vie, commence à dessiner et peindre dans des  coins d’ateliers qu’on lui prête. Au début il commence par l’abstraction. Mais très vite, sous l ‘influence de Nicolas de Staël, de Giacometti et des peintres de l’Ecole de Paris, il se dirige  définitivement vers la figuration, à l’inverse des courants de l’époque, ce qui lui vaudra, selon Jean Clair*, le mépris durable des institutions françaises, comme d’autres figuratifs en leur temps comme Derain ou Balthus. Une exposition de ses oeuvres est annulée au dernier moment au Centre Pompidou. Il épouse Lilette Keller en 1963. Ils ont un fils handicapé.
Szafran commence à être exposé et bien vendu dans la galerie Claude Bernard*à partir de 1965. De grands collectionneurs comme Pierre Matisse lui achètent des tableaux. En 1982 il est invité à la Biennale de Venise. En 1993 il reçoit le Grand Prix de la ville de Paris. Des rétrospectives sont organisées à Martigny en Suisse et à la fondation Maeght de St Paul de Vence en 1999-2001. Mais il faut attendre cette fin d’année 2022 pour qu’une institution française lui consacre une rétrospective. Continuer la lecture

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La révolution culturelle nazie

C’est le titre d’un ouvrage, paru en 2017, de Johann Chapoutot. Le nazisme, nous dit-il, fut d’abord un projet de révolution culturelle, celui d’un retour circulaire aux origines vouant au feu tout ce qui est étranger à la race, c’est à dire universaliste, pacifiste, humaniste. Pour les Nazis, c’est en sortant de cet héritage judéo-chrétien débilitant que la race germanique sortira d’une longue histoire de malheur. La « loi du sang » commande la contention, la domination, ou l’élimination des autres races. Sous la conduite du Führer, le Reich nazi porte une promesse rédemptrice de paix et de prospérité pour la race germanique .

Dans le contexte précis de l’après 1ère guerre mondiale, cette révolution culturelle promise a réussi à convaincre en Allemagne des millions d’hommes et de femmes que des projets monstrueux étaient légitimes, qu’ils n’étaient pas criminels mais conformes aux lois de la nature. Ce projet nazi, qui se voulait appuyé sur la science, a été accompagné et soutenu par des élites intellectuelles, des professionnels de toutes catégories, archéologues, philosophes, historiens, biologistes, ingénieurs, juristes, chimistes, médecins … A partir des années 20, et jusqu’à la fin de la guerre, les exemples de collaborations sont nombreux dans tous les domaines. Continuer la lecture

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Quelques impressions d’un voyage en Israël

Lors de l’été 1972, étudiante, j’étais allée travailler en kibboutz, dans les vergers. Bar’am est situé au nord de la Galilée, près de la frontière libanaise. Fondé en 1949 par des membres de l’Hachomer Hatzaïr (1). C’est un kibboutz laïque. En juin 2022, de retour en Israël pour quelques jours, j’y suis retournée. Contrairement à beaucoup d’autres Kibboutz, Bar’am est resté à gestion collective (2). D’après l’un des vétérans, c’est un des quinze kibboutz dans ce cas. Avec cependant beaucoup moins de mise en commun qu’auparavant. Depuis 1996, par exemple,

fresque en mosaique réalisée par les membres du kibboutz Bar’am

les enfants ne dorment plus en groupe, hors de la maison familiale. S’il est resté en partie agricole, le kibboutz est devenu aussi industriel, avec une usine de fabrication de matériel médical qui constitue sa principale source de revenus. Les 200 employés, Israéliens juifs et arabes, viennent pour la plupart des villages voisins et y sont salariés.

A quelques kilomètres, les ruines de l’église et d’un vieux village chrétien maronite  évacué et rasé lors de la guerre de 1948, rappellent que la création d’Israël s’est faite aux dépens des populations arabes qui vivaient sur ce sol. A côté, les ruines d’une vieille synagogue rappellent aussi la présence ancienne de Juifs. Un aperçu en creux du problème israélo-palestinien toujours non résolu. Continuer la lecture

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Jean-Luc Godard et l’obssession des Juifs

Autant commencer par là : Godard est pour moi un cinéaste majeur de l’histoire du cinéma, j’ai vu presque tous ses films, et ce qu’il a été ou dit n’enlèvera rien à son immense talent. Symbole de la modernité, autant par son génie des images et du son que par

Histoire(s) du cinéma

l’introduction dans les films eux-mêmes d’une intellectualité réflexive, d’un méta-langage sur le cinéma, il n’aura cessé de nous provoquer par ses paradoxes brillants et énervants contenus dans ses critiques des Cahiers du cinéma, ses interviews, ses coups d’éclat au Festival de Cannes, ses oeuvres. Il creuse un sillon singulier, très différent de ses amis de la Nouvelle Vague*, car il est en quête d’expérimentations personnelles et collectives permanentes (groupe Tziga Vertov*) au risque de l’autodestruction et du dérapage idéologique. Ses premiers films (A bout de souffle 1960, Le Mépris et Le Petit soldat, 1963, Pierrot le fou, 1965), font partager au spectateur des histoires en prise avec l’actualité, (émancipation de la jeunesse et de la femme en particulier, guerre d’Algérie…). Une narration sous-tend la fiction, les personnages existent fortement. A la fin des années 1960, militant exalté de mai 68, il tourne des films plus secs, purement politiques comme La Chinoise 1967, Pravda 1969 ou Vent d’est 1970.  Au début des années 1980 il retourne aux histoires (même si elles sont constamment entrecoupées, non linéaires), avec des « vedettes »comme Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Jacques Dutronc, Alain Delon, Johnny Hallyday …grâce à des producteurs connus (Marin Karmitz ou Alain Sarde) avec lesquels il entretient des relations houleuses, comme le personnage de Michel Piccoli  avec son producteur dans Le Mépris, 20 ans auparavant. A partir de 1990 l’univers se fait plus personnel, sous forme de journaux intimes comme JLG/JLG (1994) ou de réflexion plus apaisée sur l’art du cinéma dans les 8 épisodes de Histoire(s) du cinéma*(1989-1999). Les derniers opus, plus abscons mais émaillés d’images hypnotiques commentées d’une voix caverneuse par l’auteur, sont un adieu aux utopies politiques  (Film Socialisme 2010), au cinéma (Adieu au langage 2014), à l’industrie du cinéma et au public (Le Livre d’image 2018, non sorti en salle à sa demande, diffusé uniquement sur Arte). Continuer la lecture

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L’exposition « Proust du côté de la mère » au musée d’art et d’histoire du Judaïsme de Paris jusqu’au 28 août

A l’occasion du centenaire de la mort de Marcel Proust (1871-1922) le MAHJ propose une exposition inédite centrée sur la judéité de l’écrivain, riche de plus de 150 documents. Elle donne à réfléchir sur l’attitude complexe de Proust face à ses origines, évoque l’inscription de la bourgeoisie juive française dans la société de son temps mais aussi la réception critique de son oeuvre dans les revues sionistes des années 1920.

Marcel, Jeanne et Robert Proust vers 1890

La mère de Proust, née Jeanne Weil, est la figure centrale de la vie de l’écrivain et son évocation au tout début de A la Recherche du temps perdu – « ma seule consolation…était que maman viendrait m’embrasser quand je serais dans mon lit. mais ce bonsoir durait si peu…qu’il était pour moi un moment douloureux » -n’est pas anodine : en quelques pages elle devient l’archétype de l’objet d’amour pour le Narrateur, causant à la fois plaisir et souffrance. Dans la réalité Marcel est élevé principalement par sa mère qui lui transmet sa sensiblité, son raffinement, sa culture artistique et littéraire et son sens de l’humour. Le tableau de Monet Venise, le Grand canal, nous rappelle le voyage qu’ils ont fait tous les deux en 1900 dans cette ville qui réapparaît dans son oeuvre. Ils traduisent ensemble le poète anglais Ruskin*, échangent une correspondance de 159 lettres entre 1887 et 1905, évoquant sans restriction tous les sujets, même les plus intimes. En septembre 1904 Proust écrit : « Nous deux, on est reliés par une télégraphie sans fils ». Il n’est pas anodin non plus que l’écrivain s’attelle à la Recherche en 1905, juste après la mort de sa mère. « Il me serait si doux avant de mourir », écrit-il, « de faire quelque chose qui aurait plu à maman ». Continuer la lecture

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