Partager la publication "Conséquences de l’Occupation : 2ème partie : les obstacles aux déplacements"
Rédigé par Marianne
suite aux deux articles : l’occupation israélienne et maisons et terres agricoles
Le morcellement et l’enclavement des zones palestiniennes
Il suffit de regarder une carte des territoires occupés pour se rendre compte que la zone C, entièrement sous contrôle israélien, est la seule zone ayant une continuité territoriale.
Et elle constitue de plus en plus une zone inaccessible aux Palestiniens : zones militaires, colonies de peuplement, réserves naturelles…
Les deux autres zones qui concernent principalement les villes et villages palestiniens, se trouvent totalement morcelées et enclavées.
Les checkpoints et barrages
S’ils étaient conçus au départ pour le contrôle de l’entrée en Israël, de nombreux check points se situent à l’intérieur même de la zone occupée, en Cisjordanie et à Jérusalem Est. On en compte actuellement une centaine, sans compter les checkpoints temporaires et les barrages militaires.
Les checkpoints, avec leurs files d’attente, les procédures lourdes, compliquent, ralentissent, voire bloquent les accès à l’école, aux soins, au travail…
Par ailleurs, certaines routes sont interdites aux Palestiniens des Territoires occupés et réservées aux seuls colons ou à leurs visiteurs.
La liberté de mouvement à l’intérieur même des territoires occupés n’est donc pas un droit, ce qui devrait l’être, mais un privilège accordé ou non, avec des conséquences plus ou moins dramatiques.
De nombreux films israéliens et palestiniens en témoignent, certains avec beaucoup d’humour.
A Jérusalem, l’extension des colonies à l’Est rend de plus en plus difficile de se rendre d’un point à l’autre du territoire palestinien, par exemple de Bethléem situé au sud de Jérusalem à Ramallah au nord. Sans oublier l’impossibilité de se rendre de Gaza en Cisjordanie ou à Jérusalem.
La barrière ou mur de séparation
Quant à la barrière de séparation, décidée en 2002, constituée, selon les endroits, de barrières électroniques ou d’un mur pouvant atteindre jusqu’à 8 m. de haut, elle empiète, dans nombreuses de ses parties, sur les territoires palestiniens, allant bien au-delà de la Ligne verte*.
Elle sépare donc des agriculteurs de leur terres, conduisant à la mise hors culture de celles-ci et à terme à des expropriations. Elle sépare des Palestiniens de leurs familles et amis… les obligeant à de grands détours et à nouveau des files d’attente, des documents à présenter…
La sortie du territoire
Il est également difficile pour les Palestiniens de sortir du territoire pour se rendre à l’étranger, leur passeport palestinien, lorsqu’ils en ont un, n’étant pas reconnu par tous les pays, et l’obtention d’un visa restant aléatoire. Le passeport lui-même est soumis à contrôle israélien.
De plus, pour se rendre à l’étranger, les Palestiniens ne disposent d’aucun aéroport ou voie de sortie maritime et ne peuvent que passer par un point de contrôle israélien rendant de fait Israël maitre de leur sortie.
- La Ligne verte est la ligne de démarcation déterminée par les accords d’armistice de 1949 entre Israël et les pays arabes voisins.
Références :
Site B’tselem
Atlas des palestiniens (Ed. Autrement, 2014)
Quelques films abordant ce sujet :
Noces en Galilée (1987), de Michel Khleifi
I’intervention divine (2002), de Elia Suleiman
Mur (2004), de Simone Bitton
Free Zone (2005), de Amos Gitaï
The Bubble (2007), de Eytan Fox
Omar (2013), de Hany Abu-Assad