Rencontre avec Avi Buskila, directeur de Shalom Akhshav

Lundi 4 décembre, La Paix Maintenant avait invité Avi Buskila, directeur de Shalom Akhshav (1), ou plutôt réinvité puisqu’il était venu déjà il y a un an nous présenter un rapide état des lieux du Camp de la paix et notamment de Shalom Akhshav. La Paix Maintenant était représentée par David Chemla et Alain Rosenkier.
Sur l’année écoulée, Shalom Akhshav a organisé plus de 500 rencontres, petites ou plus grandes, avec des israéliens. C’était un des objectifs prioritaires de Shalom Akhshav : aller à la rencontre des gens, en particulier des jeunes, des séfarades (Avi lui-même est jeune et séfarade !) pour redonner du souffle à l’association.
Pour Avi Buskila, le rapport des forces actuel entre la droite et la gauche n’est pas si déséquilibré, les résultats électoraux le montrent, mais les forces de gauche sont très divisées. Il est donc important que la société civile fasse pression sur les politiques pour que, allant au-delà de leurs ego, ils rassemblent toutes ces forces de gauche. Shalom Akhshav entend contribuer à cet objectif et a eu en ce sens plusieurs rendez-vous avec les directions politiques, Meretz, parti travailliste notamment et des ONG comme « Breaking the Silence ». Pour Avi Buskila, il faut intégrer les arabes israéliens dans un large rassemblement. Il faut renouer les liens entre la population et la gauche.
En mai, un rassemblement contre l’occupation israélienne, à l’occasion des cinquante années écoulées depuis 1967, a réuni environ 30 000 personnes. On n’avait pas vu cela depuis longtemps.

Pour porter son point de vue dans tout Israël, Shalom Akhshav a organisé tout au long de l’année des cours de formation à la prise de parole et à l’animation de réunions. Certains de ces cours regroupaient juifs et arabes. D’autres s’adressaient spécifiquement aux femmes, qui ont plus de difficultés à prendre la parole dans un pays qu’Avi Buskila estime très machiste.
Pour l’année prochaine, Avi Buskila a un rêve, nous dit-il : organiser une grande conférence de la paix avec des personnalités, des intellectuels. Et pourquoi pas avec la présence de Barak Obama ?
Au cours du débat qui a suivi, l’ « initiative de Genève » de 2003 a été évoquée. Il y a encore une structure qui porte ce projet, avec un site. Dans toutes ses interventions, Shalom Akhshav fait référence à l’initiative de Genève et son objectif affichée de deux États, un État palestinien à côté de l’État israélien. Mais l’initiative elle-même est en veilleuse.
Sur la solution 2 peuples / 2 États : Avi Buskila considère, d’après les sondages, qu’elle est (encore ?) soutenue par 65% de la population israélienne.
Malgré la fougue de l’orateur, la route semble encore bien longue avant que la société israélienne n’appuie assez fortement des négociations de paix.

Et j’ai été, pour ma part, un peu étonnée qu’Avi Buskila évoque si peu, pour ne pas dire pas du tout, la crise actuelle du Moyen Orient, les guerres en Irak et en Syrie, et les bouleversements diplomatiques qu’elles suscitent. Ils ne manqueront pas, et on commence à le voir, d’avoir des répercussions sur le conflit israélo-palestinien.

(1) Rappel : Shalom Akhshav signifie la Paix maintenant. C’est un mouvement extra-parlementaire israélien créé en 1978 par 300 officiers de réserve de l’armée israélienne, décrit dans les « Forces de Paix » de Maclarema.
Cf La Paix maintenant sur Wikipédia et le site de La Paix Maintenant France.

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