Ecrivain prolifique, auteur de pièces de théâtre, romans, contes…, scénariste, Jean-Claude Grumberg est né juste avant la seconde guerre mondiale d’un père d’origine juive roumaine qui sera raflé en sa présence et déporté ainsi que les grands-parents paternels de Jean-Claude Grumberg. Ce dernier n’a que 3 ans et sera caché pendant toute la guerre avec son frère ainé. Comme c’est le cas de celle de Georges Perec, l’œuvre de Jean-Claude Grumberg est complétement imprégnée de ce traumatisme de la guerre et aussi d’un après-guerre qui a beaucoup tardé à reconnaitre la spécificité de la traque et de la déportation des Juifs.
Après La plus précieuse des marchandises publié aux Editions du Seuil début 2019, présenté comme « un conte », Jean-Claude Grumberg réitère avec De Pitchik à Pitchouk (2), dont il est précisé que c’est un conte pour vieux enfants.
« Pour obliger la mémoire infidèle à se souvenir de ce qui fut et qui n’est plus, de ceux qui furent et disparurent »
Il était une fois une vieille dame qui, seule la nuit de Noël, se ballade dans sa cheminée. Elle heurte le père Noël qui a un cadeau à livrer à une certaine Marie Joséphine Quincampoix. Erreur de cheminée. La vieille dame s’appelle Rosette Rosenfeld née Korenbacherovitch. Bien sûr un personnage de Grumberg ne peut s’appeler Quincampoix ! Le père Noël laisse le cadeau à Rosette. « Vous avez bien une petite-fille qui traine ? » lui dit-il. Le paquet contient un Babar… Et, de fil en aiguille, Rosette devient la mère Noël du père Noël du secteur Buci-Seine. Eh oui, il n’y a pas qu’un père Noël… Continuer la lecture