Fin 2022, à la prise de fonctions du nouveau gouvernement israélien, sous la houlette de Benjamin Netanyahou, nous exprimions notre profonde inquiétude (1). Nous nous interrogions aussi sur la probabilité d’une réaction forte des Israéliens face à ce gouvernement extrémiste.

Sauvez la démocratie
manifestation mars 2023
La réponse n’a pas tardé : le gouvernement a émis en janvier un projet de réforme judiciaire, votée le 21 février par la Knesset, visant à diminuer considérablement les pouvoirs de la Cour Suprême. Le gouvernement aurait la majorité sur la nomination des membres de la Cour Suprême et la possibilité, pour celle-ci, de s’opposer aux lois votées par la Knesset lorsqu’elles lui paraissent contrecarrer les Lois Fondamentales (2), serait fortement diminuée. Ce qui, dans le contexte gouvernemental actuel, pourrait ouvrir la voie à toutes sortes de lois rétrogrades et dangereuses.
Face à ce danger, la réaction populaire, dépassant largement l’opposition habituelle, ne s’est pas fait attendre, avec des manifestations hebdomadaires monstres à Tel-Aviv, Haïfa, Jérusalem et dans les autres villes du pays. D’autres pans de la société, peu habitués à s’opposer au gouvernement, se sont également mis en branle : pétitions et tribunes d’anciens pilotes de l’armée de l’air, de réservistes, qui sont des piliers indispensables de l’armée israélienne, d’ex-agents du renseignement ou des commandos, appels d’intellectuels, d’artistes (3) …
Pour les manifestants, il ne s’agissait pas là seulement d’une réforme de plus mais d’un basculement autocratique, d’une remise en cause de la démocratie israélienne.
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